,

Carmen, une héroïne littéraire hors du commun

 

 

 

 

Carmen, une héroïne littéraire hors du commun.

l

Dans le cadre de l’objet d’étude ayant trait au roman et à ses personnages, il nous a semblé intéressant d’étudier une de ces figures de la littérature qui ont marqué l’esprit de générations de lectrices et de lecteurs. Il s’agit donc de la célèbre Carmen, la charmante et charmeuse gitane de Séville, créature née sous la plume de Prosper Mérimée en 1845. Personnage éponyme, Carmen doit son succès au fait qu’aucun homme ne peut lui résister, ce dont elle joue à merveille et qui rend fou tous ceux qui succombent à son charme. Femme libre et rebelle elle est, pour reprendre une expression de Victor Hugo, « une force qui va ».

A travers trois extraits traités en lecture analytique, nous tenterons de définir ce qui caractérise ce personnage haut en couleurs qui, aujourd’hui comme hier, fascine. Ainsi nous étudierons un extrait de l’opéra de Georges Bizet, Carmen, présenté en 1875, et dont le succès fut retentissant. De même nous évoquerons une des multiples adaptations cinématographiques de la nouvelle de Mérimée, à savoir le film de Mark Dornford-May, Carmen de Khayelitsha, sorti en salle en 2006, dont l’action se situe dans un township d’Afrique du Sud. Enfin l’analyse d’un document iconographique complétera notre travail. Vous retrouverez tous ces documents, ou des extraits, dans les pages qui suivent. Mais d’abord, quelques précisions.

Prosper Mérimée, un auteur prolifique et éclectique.

Auteur de pièces de théâtre, traducteur, fonctionnaire de haut rang, critique littéraire, poète, Mérimée s’est aussi essayé aux récits de voyage, à l’archéologie (comme le narrateur de Carmen), et évidemment à la rédaction de nouvelles. Touche à tout érudit, ses productions littéraires oscillent entre réalisme et fantastique. A l’instar des écrivains de sa génération, influencés par le Romantisme, il s’ingénie à situer l’action de ses nouvelles dans des cadres exotiques en mettant l’accent sur une « couleur locale » propre à chaque histoire. Dans Carmen, il s’agira de l’Espagne du milieu du 19ème siècle, de ses villes et de ses régions, de ses peuples et de leurs coutumes, de leurs langues, de leurs croyances. Parmi ces peuples, il en est un particulièrement fascinant et auquel appartient Carmen, celui des gitans.

l

Carmen, une héroïne née sous le signe de l’Egypte.

« Vous voyez bien que je suis bohémienne » lance Carmen au premier narrateur de la nouvelle. Sans cesse elle va opposer son identité ethnique et culturelle à ceux qu’elle nomme « les payllos », autrement dit tous ceux qui ne sont pas gitans. Provocatrice, elle ne va cesser de mépriser (souvent par le rire) tous ceux qui appartiennent au « système », et revendiquer son appartenance à ce peuple d’hommes et de femmes que les espagnols considèrent comme des créatures du diable (« Le paradis…Les gens d’ici disent qu’il n’est pas fait pour nous »). Ainsi Carmen apparaît-elle comme un être marginal, mystérieux et dangereux, comme une sorcière aux pouvoirs inquiétants.

Carmen, une redoutable séductrice. 

L’héroïne porte en effet son charme dans son nom. Carmen est le mot latin qui se traduit en français par le mot « charme », au sens d’envoûtement, de « boucan ». Elle enchante, subjugue, envoûte. Dans une autre nouvelle de Mérimée, La Vénus d’Ille, une terrifiante statue porte sur son socle l’inscription suivante : « Prends garde à toi si elle t’aime », expression dont s’est inspiré Georges Bizet pour son opéra dans ce qu’on appelle « le grand air de Carmen ».

Une œuvre aux influences romantiques

En 1840 Mérimée écrit : « Vers l’an de grâce 1827, j’étais romantique. Nous disions aux classiques « vos Grecs ne sont point des Grecs, vos Romains ne sont point des Romains, vous ne savez pas donner à vos compositions la couleur locale ». Cette expression fait référence à une volonté de plonger le lecteur dans une ambiance exotique qui lui permettra de se représenter un lieu donné et une époque donnés, cela grâce à des images pittoresques qui lui permettront de vivre les aventures de personnages typés. En réaction contre le Classicisme, les Romantiques avaient revendiqué de pouvoir évoquer toutes les cultures dans leurs œuvres et ainsi  redéfinir la notion du « beau » qui varie selon les pays, les peuples et les civilisations. Mérimée est un représentant de cette génération romantique dans la mesure où il va voyager, s’éloigner de la France pour, entre autre, découvrir l’Espagne. Il s’agit là d’une démarche moderne qui va faire naître la vogue des récits exotiques qui vont révéler des réalités différentes et favoriser des rencontres dépaysantes. Ainsi le premier narrateur de la nouvelle est-il un archéologue à la recherche de vestiges en Andalousie. Ce voyage va lui permettre de rencontrer des  personnages typiquement espagnols comme le « bandit d’honneur » ou la gitane, des marginaux  passionnants car différents. Carmen se présente comme un récit de voyage et l’emploi de la première personne renforce l’impression d’authenticité d’une histoire où les passions humaines sont exacerbées. Passion dont l’auteur lui-même est victime puisqu’en 1832 il écrit : « J’allais être amoureux quand je suis parti pour l’Espagne. C’est une des plus belles actions de ma vie. La personne qui a causé ce voyage n’en a jamais rien su ».

l

CARMEN DE KHAYELITSHA

Un film de Mark Dornford-May

Afrique du Sud, 2005.

L’action de ce film, inspiré de l’opéra de Georges Bizet Carmen, se situe à Khayelitsha, un township d’Afrique du Sud. Un township est un ghetto noir datant de l’apartheid. Là y vit Carmen, jeune femme fière et indépendante, qui travaille dans une fabrique de cigarettes et profite de son temps libre pour chanter avec des amies dans une chorale. Lors d’un contrôle de police elle rencontre Jongikhaya, un brigadier, à qui elle lance une rose…

Suite à une rixe avec une autre ouvrière elle est arrêtée par Jongikhaya qui la libère après qu’elle l’a charmé. Elle s’enfuit et rencontre le célèbre chanteur d’opéra Lulamile Nkomo revenu au pays. Ils tombent amoureux… Les ennuis du pauvre brigadier commencent.

Le film a été tourné en langue XHOSA. Il s’agit d’une langue d’Afrique australe (la deuxième du pays après le zoulou) parlée par à peu près huit millions d’habitants. Elle est la langue du peuple XHOSA. Les comédiens dansant et chantant dans le film sont tous issus de différents townships,  ils sont 40 à avoir été retenus par le réalisateur parmi 2000 candidats ! Ils ont d’ailleurs formé la Compagnie Dimpho di Kopane (Les Talents Associés). Ce long-métrage a obtenu l’Ours d’Or au prestigieux Festival de Berlin en 2005.

Affiche du film

Espace

Vous pouvez télécharger le dossier ci-dessous, dans lequel se trouvent des documents ayant trait à l’objet d’étude.

[download id= »29″]


Espace

Ci-dessous un extrait de Carmen Jones Habanera

Espace

Extrait de l’opéra CARMEN de Georges Bizet. 1875.

L’amour est un oiseau rebelle

Que nul ne peut apprivoiser

Et c’est bien en vain qu’on l’appelle

S’il lui convient de refuser.

Rien n’y fait, menace ou prière

L’un parle bien et l’autre se tait

Et c’est l’autre que je préfère

Il n’a rien dit, mais il me plaît.

L’amour (X 4)

L’amour est enfant de bohème

Il n’a jamais connu de loi

Si tu ne m’aimes pas, je t’aime

Et si je t’aime, prends garde à toi

Si tu ne m’aimes pas, si tu ne m’aimes pas je t’aime

Prends garde à toi

Mais si je t’aime, si je t’aime prends garde à toi.

L’amour est enfant de bohème

Il n’a jamais connu de loi

Si tu ne m’aimes pas, je t’aime

Et si je t’aime, prends garde à toi

Si tu ne m’aimes pas, si tu ne m’aimes pas je t’aime

Prends garde à toi

Mais si je t’aime, si je t’aime prends garde à toi.

L’oiseau que tu croyais surprendre

Battit de l’aile et s’envola

L’amour est loin, tu peux l’attendre

Tu ne l’attends plus, il est là.

Tout autour de toi, vite, vite

Il vient, s’en va, puis il revient

Tu crois le tenir, il t’évite

Tu crois l’éviter, il te tient.

L’amour (X4)

L’amour est enfant de bohème

Il n’a jamais connu de loi

Si tu ne m’aimes pas, je t’aime

Et si je t’aime, prends garde à toi

Si tu ne m’aimes pas, si tu ne m’aimes pas je t’aime

Prends garde à toi

Mais si je t’aime, si je t’aime prends garde à toi.

L’amour est enfant de bohème

Il n’a jamais connu de loi

Si tu ne m’aimes pas, je t’aime

Et si je t’aime, prends garde à toi

Si tu ne m’aimes pas, si tu ne m’aimes pas je t’aime

Prends garde à toi

Mais si je t’aime, si je t’aime prends garde à toi.

Espace

Et ici l’opéra de Bizet

l

l

Document annexe

l

 Une scène de rencontre  Préparer la lecture analytique

Claudine Jacques, Les cœurs barbelés. 1998.

Le roman débute à Nouméa. Nous sommes en 1980, quatre ans avant ce qu’on a appelé « les événements ». La tension commence à monter en ville mais aussi en brousse. Une manifestation est en train de dégénérer au centre-ville.

Une vitrine avait explosé sous un jet de pierre juste à côté d’elle, rue de Sébastopol. Alors elle s’était mise à courir, elle aussi.

A l’abri contre le mur mi-beige, mi-marron, derrière les boîtes à lettres, elle essuie ses yeux en reniflant. Se calme. Se laisse glisser sur les marches carrelées du hall.

Quelle était la goutte d’eau qui avait pu faire déborder le vase ? Elle imagine, au ralenti, la surface lisse, légèrement bombée, qu’une simple goutte d’eau peut déformer en tombant, l’impact, les cercles concentriques, les ondes et soudain le ras-le-bol, l’énervement qui gonfle les artères, le trop-plein, la raison qui s’échappe, coule, les hommes calmes qui suent, s’emballent, s’excitent, se jettent hors du bocal où on veut les noyer. Elle pressent, elle devine. En Brousse aussi, les tensions s’amplifient. Il y a dans l’air cette idée d’indépendance qu’elle comprend sans admettre. Un colon s’est fait blesser par balle sur sa propriété à Boulouparis. On dit que c’était un braconnier. Sur place, on parle de vengeance politique. Il y a aussi les occupations de terre vers Thio.

Des gens courent dans un sens puis dans l’autre, et soudain un homme, haletant, visiblement exténué, s’appuie contre la porte vitrée de l’immeuble qui s’ouvre sous sa pression.

D’un bond il est à l’intérieur. Le sang coule sur son visage jusqu’à sa barbe, engluée.

Il croise le regard attentif de la jeune femme.

Pense qu’il ne risque rien.

Ce n’est pas le genre à crier, pas une hystérique, cette fille qui le dévisage sans bouger. Elle n’a pas peur. Elle ne parle pas. Le genre de nana qui n’a pas besoin d’artifices pour exister, le visage lisse, sans maquillage, les cheveux retenus par un élastique, l’air sage.

Il voit tout ça en trois secondes.

Il maintient son bras droit sur la poitrine. Une grimace marque ses traits lorsqu’il bouge. Sa main pend, cassée. Elle attend.

Un mélange de sang-froid et d’attention extrême.

Il est sur le qui-vive. Inquiet.

Des manifestants passent en courant, suivis de près par des mobiles. On entend les cris des uns et des autres qui montent de la rue de l’Alma.

Les coups de matraques pleuvent. Bruits sourds, juste à côté. Hurlements.

Sans dire un mot, elle le guide vers l’ascenseur, appuie sur le bouton du dernier étage. La porte se referme avec une lenteur effrayante. Au même moment ils entendent les vitres de la porte d’entrée voler en éclats et les gendarmes mobiles s’engouffrer dans les escaliers

Questions

1)      Etudiez les focalisations. Qui raconte ? Qui voit ?

2)      Quels sont les procédés qui rendent cette scène réaliste ?

3)      Cet extrait présente un « topos », celui de la rencontre. Qu’est-ce qu’un topos ?

4)      Montrez qu’il s’agit là d’uns scène de rencontre dans une atmosphère particulière.

5)      Quelles hypothèses de lecture pouvez-vous formuler ?

l

Commentaire littéraire

Il s’agit ici de l’excipit de l’œuvre. Carmen et José sont seuls. José tente une ultime réconciliation que la gitane rejette, quitte à mourir.

Carmen, un personnage tragique.

Elle se leva, jeta sa sébile (1) et mit sa mantille sur sa tête comme prête à partir. On m’amena mon cheval, elle monta en croupe et nous nous éloignâmes.

–          « Ainsi, lui dis-je, ma Carmen, après un bout de chemin, tu veux bien me suivre, n’est-ce pas ? »

–          « Je te suis à la mort, oui, mais je ne vivrai plus avec toi ».

Nous étions dans une gorge solitaire ; j’arrêtai mon cheval.

–          « Est-ce ici ? » dit-elle.

Et d’un bond elle fut à terre. Elle ôta sa mantille, la jeta à ses pieds, et se tint immobile un poing sur la hanche, me regardant fixement.

–          « Tu veux me tuer, je le vois bien, dit-elle ; c’est écrit, mais tu ne me feras pas céder ».

–          « Je t’en pris, lui dis-je, sois raisonnable. Ecoute-moi ! tout le passé est oublié. Pourtant, tu le sais, c’est toi qui m’a perdu ; c’est pour toi que je suis devenu un voleur et un meurtrier. Carmen ! ma Carmen ! laisse-moi te sauver et me sauver avec toi ».

–          « José, répondit-elle, tu me demandes l’impossible. Je ne t’aime plus : toi, tu m’aimes encore et c’est pour cela que tu veux me tuer. Je pourrais bien encore te faire quelque mensonge ; mais je ne veux pas m’en donner la peine. Tout est fini entre nous. Comme mon rom (2), tu as le droit de tuer ta romi ; mais Carmen sera toujours libre. Calli (3) elle est née, calli elle mourra ».

–          « Tu aimes donc Lucas ? » lui demandai-je.

–          « Oui, je l’ai aimé, comme toi, un instant, moins que toi peut-être. A présent, je n’aime plus rien, et je me hais pour t’avoir aimé ».

Je me jetai à ses pieds, je lui pris les mains, je les arrosai de mes larmes. Je lui rappelai tous les moments de bonheur que nous avions passés ensemble. Je lui offris de rester brigand pour lui plaire. Tout, monsieur, tout ; je lui offris tout, pourvu qu’elle voulût m’aimer encore !

–          « T’aimer encore, c’est impossible. Vivre avec toi, je ne le veux pas ».

La fureur me possédait. Je tirai mon couteau. J’aurais voulu qu’elle eût peur et me demandât grâce, mais cette femme était un démon.

–          «  Pour la dernière fois, m’écriai-je, veux-tu rester avec moi ? »

–          « Non ! non ! non », dit-elle en frappant du pied.

Et elle tira de son doigt une bague que je lui avais donnée, et la jeta dans les broussailles.

Je la frappai deux fois. C’était le couteau du Borgne que j’avais pris, ayant cassé le mien. Elle tomba au second coup sans crier. Je crois voir encore son grand œil noir me regarder fixement ; puis il devint trouble et se ferma.

Chapitre III

Notes

(1)   Petit récipient servant à recueillir de l’argent. (2) Mari. (3) Bohémienne.

Vous ferez de ce texte un commentaire littéraire. Vous pourrez mettre l’accent sur les moyens utilisés pour construire le dénouement de la passion de José pour Carmen et étudier ce qui fait de Carmen un personnage tragique.

9 réponses
  1. avatar
    HAOCAS Rozyane dit :

    Je trouve que le roman de Carmen est terrible car c’est une femme qui attire les regards des gens et qui par sa beauté,va bouleverser la vie de José . C’est une femme qui mérite tout à fait son nom,une femme qui n’a pas de cœur .

  2. avatar
    Tein-baï Joan dit :

    J’ai aimé cette œuvre car Carmen , le personnage principale , est une femme avec un caractère spécial . Mais ce qui me déplait chez elle c’est qu’elle aime jouer avec les sentiments des hommes qui tombent sous son charme .

  3. avatar
    Xalite Elisabeth dit :

    Le personnage de Carmen est intéressant et unique dans la mesure où c’est une personne indifférente aux autres avec un caractère cruel . C’est une personne sans cœur . Elle ne se demande pas ce que pense les autres mais agit à sa façon à elle . Elle charme , envoûte mais à la fin ne rien ressentir . C’est une personne tragique qui cherche la mort et qui la trouvera .

  4. avatar
    WAHOULO Victorine dit :

    Je trouve cette œuvre « Carmen » est intéressante car c’est une femme à la fois charmeuse et envoutante.Elle se considère comme une femme libre et personne ne peut lui résister,et qu’elle peut aimer qui elle veut.

  5. avatar
    Henesewene dit :

    Je trouve l’histoire intéressante car le personnage de Carmen montre que les femmes peuvent être audacieuses manipulatrices dangereuses. Surtout qu’en ce temps là les femmes étaient considérées comme douces faibles et qui doivent travailler dans les métiers faits pour elles. Cela change des histoires où les femmes sont naïves.

  6. avatar
    Qaeze dit :

    Je n’aime pas le personnage de Carmen puisqu’elle abuse de la confiance des autres personnes.Elle fait souffrir toutes les personnes qu’elle a charmées et pour enfin terminer tuée.Il fallait s’y attendre à ce qu’ elle meure, c’est une tragédie!

  7. avatar
    DREMON Nicole dit :

    Pour moi Carmen est une œuvre touchante , dont le personnage principal Carmen me paraît être une femme sans cœur du fait qu’elle fait souffrir José qui l’aime et qui lui a donné toute sa vie .

  8. avatar
    zpassa dit :

    Pour ma part , je trouve que cette oeuvre « Carmen » , est une oeuvre spécial car ce que font les personnages du texte , cela peut avoir lieu de nos jours . De plus cette oeuvre est tragique ce qui incite le lecteur à la lire .

  9. avatar
    Hmana LOEA dit :

    Dans l’œuvre de Prospère Mérimée « Carmen  »
    je trouve que l’œuvre est intéressante car Carmen a un caractère fort ,dominant par rapport a José.
    En effet dans cette œuvre on voit que la femme est supérieure et déterminée par rapport aux hommes .on voit en elle une personne libre. C’est ce qui m’a plu!

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *