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Madeleine admissible a Sciences Po, l’article des Nouvelles Calédoniennes

Article paru dans les Nouvelles Calédoniennes du 02/10/2020

Le rêve de sciences Po de Madeleine Mapéri, jeune fille de Thio

Julien Mazzoni : julien.mazzoni@lnc.nc | Crée le 01.10.2020 à 04h25 | Mis à jour le 01.10.2020 à 10h36

Le jury était composé de Marie-Laure Gibert (chargée de mission au haussariat), d’Isabelle Le Moal (directrice de l’Asee et de la Felp), de Danielle Guaenere (chargée du rééquilibrage au vice-rectorat), de Paul Neköeng (entrepreneur et ancien élève de Do Kamo) et d’Aurélie Poyau (directrice du lycée). . Du haut de ses 17 ans, Madeleine Mapéri a de l’ambition. Elle a réussi il y a quelques jours l’oral d’admissibilité à Sciences Po. Mais la jeune fille n’est pas du genre à s’enflammer.

Sa silhouette svelte et sa voix fluette ne laissent rien deviner des ambitions qu’elle nourrit. Madeleine Mapéri, élève en terminale ES au lycée Do Kamo, à Nouméa, a passé avec succès son oral d’admissibilité à Sciences Po, il y a quelques jours. Du haut de ses 17 ans, celle qui a grandi à la tribu de Ouroué, à Thio, s’imagine déjà intégrer la prestigieuse école parisienne à l’horizon 2021.

« Au lycée, on nous parle de la promotion de Sciences Po depuis la seconde et j’ai décidé de me lancer. C’est une grande école et j’ai envie de l’intégrer pour travailler par la suite dans les ressources humaines », explique-t-elle de sa voix calme et posée.

 

 

Au cours de son oral, la jeune fille a présenté un dossier de presse sur le thème du soft power [capacité d’un Etat à influencer les relations internationales en sa faveur par d’autres moyens que la force, NDLR] de la Chine à l’épreuve du coronavirus, et a su convaincre le jury par sa motivation pour intégrer l’Institut d’études politiques de Paris.

« Le fait d’être bilingue français-xârâcùù m’a permis de comprendre que notre vision du monde diffère en fonction de notre langue maternelle. Je veux découvrir d’autres horizons, pour revenir travailler au pays riche d’expériences et de voyages. C’est partir pour mieux revenir. »

Troisième d’une fratrie de six frères et sœurs, elle bénéficie du soutien sans faille de sa famille. « On est très fiers d’elle, déclare Marie-Stéphanie, sa maman. Elle nous avait dit qu’elle passait un oral, mais on ne s’attendait pas à ça. On a élevé nos enfants pour qu’ils aillent loin mais là c’est carrément autre chose ! »

« Une petite tribu calme »

Si elle décroche le sésame en fin d’année au terme du grand oral d’admission, elle partirait en France pour « six mois de remise à niveau, puis cinq ans d’études. »

« Ça fait un peu peur mais c’est bien pour elle », se réjouit sa grande sœur Madison. Madeleine ne votera pas dimanche, elle est mineure, mais elle est attentive à la situation du pays qu’elle trouve « plus tendue qu’en 2018 ». Entre deux exercices de maths – « ma matière préférée » – et la lecture d’un article du Monde, elle trouve le temps comme toutes les jeunes filles de son âge d’aller au champ ou à la mer avec ses cousines à Ouroué, ou pour une partie de volley. « C’est une petite tribu calme. » Peut-être trop calme pour elle qui insiste sur « l’importance d’élargir ses horizons ». Du côté de la communauté éducative du lycée, on évoque « une élève discrète et sérieuse, très appréciée de ses camarades et des enseignants. Son avantage par rapport à la plupart des autres élèves est qu’elle utilise à bon escient les différents registres de langues, et peut donc s’exprimer dans un français standard avec les professeurs ou un jury. Elle est donc naturellement à l’aise à l’oral, ce qui représente un atout quand elle doit étudier ou présenter un thème, elle peut alors se concentrer sur le fond. »

Mais pour atteindre son rêve, Madeleine doit encore franchir deux obstacles : obtenir le baccalauréat, au premier tour, puis passer le grand oral d’admission, en fin d’année. « Elle est prudente et on n’a jamais eu de problèmes avec elle, sourit sa maman. Son père est très enthousiaste et a tendance à s’enflammer alors, moi je calme un peu les ardeurs. Je n’arrête pas de lui dire la priorité c’est le bac. » Dans quelques semaines, Madeleine saura si les portes de Sciences Po Paris s’ouvrent devant elle. Mais pour atteindre son rêve il lui faut garder les pieds sur terre et ne pas brûler les étapes. « Le jury m’a conseillé de sourire davantage et d’être moins repliée. Je travaille aussi sur mon expression. Je dois encore progresser. »

Deux regroupements sont prévus en octobre et en décembre pour les neuf élèves admissibles des lycées Anova, Antoine-Kéla, Do Kamo, Williama-Haudra et du Grand Nouméa. Les jeunes se prépareront au grand oral d’admission qui ne se fera pas à Paris comme les autres années, mais en visioconférence.

2 réponses
  1. avatar
    WAYA Diana dit :

    Félicitations à toi Mado, trop fière de toi. Toute la commune de Cöö et l’aire Xârâcùù te soutiennent pleinement dans cette dernière ligne droite. Ne renonce jamais face à la difficulté et à tes rêves . Il faut que tu te battes jusqu’au bout. Le succès et la réussite sont au bout du chemin de la persévérance.

  2. avatar
    Hmana WAWALAHA dit :

    Félicitations Madeleine pour cette première étape. Je te souhaite beaucoup de courage pour la suite, notamment pour l’obtention du baccalauréat, le fameux sésame pour pouvoir présenter l’oral d’admission. Bon courage à toi 🙂

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