Notre ami, collègue, ou professeur Gilles Jaunay est décédé en métropole où il s’était retiré pour sa retraite.
En souvenir de lui ces quelques photos datant de 2008, lors de son départ de Do Kamo, et des témoignages de ceux qui l’ont connu.
Gilles, tu as choisi le lundi 8 mars pour jouer contre la mort ta toute dernière partie d’échecs . Je ne peux pas croire que ce soit tout à fait un hasard que tu nous aies quitté le jour où l’on célébrait les droits des femmes , toi qui a eu avec elles une histoire aussi complexe que passionnée .
La passion du reste c’est sans doute ce qui te caractérisait le mieux : celle qui te faisait exercer ton métier plus comme un père que comme un enseignant , plus comme un éducateur que comme un prof, celle qui te faisait défendre avec acharnement voire avec rage la cause des faibles , des vulnérables , des opprimés , celle qui faisait de toi un sportif exigeant, mais aussi un dévoreur d’art et de littérature ou un redoutable joueur d’échecs, passion que tu as communiquée aux publics les plus divers , créant ainsi un lien entre des personnes qui sans toi ne se seraient jamais connues … Rien de ce que tu as choisi de vivre ( tu n’étais pas homme à subir ton destin ) ne l’a été dans la tiédeur ou dans la banalité . Pour tout cet enthousiasme que tu as su communiquer , pour tous les projets parfois un peu fous et tellement drôles que tu as menés jusqu’au bout (Faire venir de Russie un maitre d’échecs , recréer saint Pétersbourg sur la scène de la FO Len y amenant un canon à neige et y faire mourir Pouchkine , organiser un spectacle de théâtre autour des Fables de la Fontaine avec des jeunes gens en situation de handicap ayant des troubles de la mémoire …), merci mon ami . Nous ne t’oublierons pas .
Catherine Poëdi
Bonsoir. Je tiens à présenter toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
C’était notre super prof d’EPS.
Avec lui on a été plusieurs fois champion UNSS du territoire que ce soit au Volley-ball (M/F), Foot-ball (M), Basket-ball (M) et Hand-ball (M/F).
Il avait donné des prénoms en Drehu à ses deux derniers enfants : ( Waco : l’oiseau pour sa fille et Treu : Lune pour le garçon ).
Encore un grand Merci à lui pour le service qu’il a rendu à toute une génération de Kanak, de Faga, de Kamadra qui ont été sous son aile au Lycée DO KAMO.
Paix à son âme.
Stéphane.
Une pensée émue en mémoire de Gilles, l’un des piliers de Do Kamo. Nos années communes sont de bons souvenirs, des interventions remarquées pendant les conseils de classe, des anecdotes appréciées en salle des profs, un engagement sans faille auprès des jeunes du pays. Gilles a sans doute laissé son empreinte dans la mémoire de nombreux Do kamistes. Repose en paix.
Catherine Kasarherou
Gilles est de ces personnes qui savaient toujours être proches et à l’écoute, autant de ses collègues que des élèves. Bout-en-train, pétillant, fougueux, il aura marqué tous ceux et celles qui l’ont côtoyé et je sais que des générations de jeunes se souviennent de lui à tout jamais. Il fait partie de l’histoire du Do Kamo.
Monique Girardin
Mes sincères condoléances à mon ami Gilles Jaunay, que de bon souvenirs avec lui.reposes en paix .
Bon confinement à toutes et à tous. Jean-Pierre Xozame
Bonsoir tout le monde,
Courage à la famille du défunt ❤️… bon confinement à tous.
Lailanie.
On se rappellera longtemps de Gilles Jaunay et je pense que les anciens élèves ne sont pas prêts de l’oublier. Il aimait qu’on l’appelle « Gilou de Las Végas », sans doute un clin d’oeil à son esprit joueur et plaisantin. C’était un passionné et dans la salle des profs quand il était là, on le savait tout de suite….
Une grande pensée pour lui,
J.France
Sincères condoléances à sa famille et ses amis,
Franciska
Toutes celles et ceux qui ont connus Gilles savent bien quel personnage il était. Il ne pouvait laisser les gens indifférents , drôle, dérangeant , parfois insupportable mais attachant.
Il fait à jamais partie de la grande galerie des portraits de Do Kamo.
Toutes mes pensées à ses enfants et à sa famille.
Prenez soin de vous
Bises
Sophie Q.
Gilou de las Vegas oui on se souvient de toi. Ma maman t’avais remplacé 3 semaines en 1983 pendant que tu te remettais d’une chute au ski je crois… qu’elle fête de départ on a fait pour toi et Miss Berode ! il y avait des élèves avec nous et Michèle et toi avez dansé un pilou endiablé avec eux… les photos sont sur le site de Dokamo. Tu es sans doute retourné dans ton fief à Jaunay Clan le village de ta famille dans le Poitou pour y couler des jours de retraité et tu auras bien profité même si tu pars toujours trop tôt pour tes proches. reposes en paix Gilou.
Myriam
Voici un article paru dans les Nouvelles Calédoniennes du 13 mars 2021
À quoi pensait-il au moment de rendre son dernier souffle ? Peut-être à ses proches, peut-être à ses nombreux paniers, peut-être à ses nombreux élèves, peut-être à une partie d’échecs gagnée… Beaucoup de « peut-être » qui rappelle surtout la vie intense qu’il a menée. S’il a regagné la Métropole il y a quelques années déjà, peu de temps après avoir pris sa retraite au lycée Do Kamo en 2008, Gilles Jaunay a conservé une place toute particulière dans la tête et dans le cœur de nombreuses personnes du territoire.
Des basketteurs évidemment, mais pas seulement alors qu’il a travaillé comme professeur d’éducation physique et sportive pendant près de 40 ans sur le territoire. Parmi ses élèves, alors à Bourail, Brigitte Delaveuve, aujourd’hui présidente de la section basket au sein de l’AS 6e Km, se souvient d’un enseignant passionné mais aussi déterminé. » On avait intérêt à se bouger les fesses « , lance-t-elle.
» Un franc-parler «
Une exigence qu’il conservait sur les terrains de basket. » Il avait un franc-parler, il était sanguin et c’était un coach entier « , poursuit-elle, évoquant un » grand homme « .
Un caractère qui a marqué bon nombre des joueurs qui l’ont côtoyé. Eric Gay, qui a découvert la balle orange grâce à lui, » en 1969, à Bourail « avant d’attraper » le virus « , évoque un » excellent technicien « . » En tant qu’entraîneur, il avait tendance à te pousser à bout afin qu’on aille toujours au-delà de nos capacités. Il faisait le nécessaire pour qu’on y arrive « , ajoute Angelo François-Elocie. Ce dernier, qui a embrassé le basket professionnel en Métropole, a été repéré par le regard averti de Gilles, alors responsable d’une » opération grande taille « sur le territoire. » Il allait chercher les jeunes dans les différents établissements scolaires et ensuite on travaillait en commun « , ajoute l’ancien arrière monégasque.
Des joueurs de grande taille qu’ils poussaient à développer de nombreuses capacités, parfois loin du panier. » Pour lui, ce n’est pas parce qu’on était grand, qu’on ne pouvait pas dribbler ou prendre des tirs longue distance. En me poussant toujours davantage, il m’a permis d’évoluer « , ajoute Angelo François-Elocie au sujet de l’ancien ailier à la main gauche redoutable.
La déception de 1987
Des qualités et une expertise qui amènent logiquement Gilles Jaunay à enfiler le costume de sélectionneur. Vainqueur d’une médaille de bronze aux Jeux du Pacifique de 1975 à Guam, alors qu’il était » joueur et entraîneur « rappelle Brigitte Delaveuve, il retrouve le banc de la sélection calédonienne quelques années plus tard. Jusqu’au Jeux du Pacifique de 1987, à Nouméa. Si les Cagous » ratent la médaille de bronze « , cette compétition marque » vraiment le début du basket local », estime Angelo François-Elocie, alors que la Calédonie décrochera ensuite une médaille d’argent (1995) puis une médaille d’or (1999).
Et Eric Gay de conclure : » C’est une personne qui a énormément marqué le basket mais aussi la jeunesse calédonienne de manière générale. Il est très important dans ce monde aujourd’hui numérisé de revenir à de l’humain et de se remémorer ce qu’il a fait. »
REPÈRES
Histoire de famille
Dans la famille Jaunay, le basket était contagieux. Avant même que Gilles ne se fasse un nom en Calédonie, Joë, son père, marque de son empreinte la Métropole. Nommé entraîneur de l’équipe de France juniors, il prendra ensuite la tête des équipes de France seniors : de 1966 à 1976 pour les filles et de 1965 à 1974 pour les garçons, selon le site basket-retro. Sa sœur était aussi » une grande basketteuse et une grande dirigeante « , dit Eric Gay.
Les échecs, sa seconde passion
Gilles Jaunay a également participé au développement des échecs sur le territoire en lançant une école et en faisant venir le grand maître russe Evgeny Solozhenkin, en 2006. » Il disait souvent que pour être un bon basketteur, il fallait être un bon joueur d’échecs « , se rappelle Brigitte Delaveuve. » C’était un homme de stratégie. Le basket est aussi un jeu de stratégie puisqu’il faut marquer des paniers sans se faire coincer « , ajoute Angelo François-Elocie.
« Remarquable »
Très impliqué en tant que professeur mais aussi dans la vie du lycée Do Kamo pendant 25 ans, Gilles Jaunay aura marqué la vie de Nicolas Kurtovitch, l’ancien directeur. « Il avait beaucoup de classe, beaucoup de culture, une belle attitude et était toujours bien habillé. C’était vraiment quelqu’un de remarquable », assure-t-il.
Merci à Catherine Poedi pour son bel hommage à Gilles, je suis sûre qu’il la salue bien bas de là où il en est !
Il aimait beaucoup son lycée, ses collègues et ses élèves bien sûr !
Merci à tous pour vos gentils messages,
Anne Porcher-Jaunay
La maman de Romain -Waco et Julie-Treu